SÉANCES
2012

Exposition personnelle, Crédac (projet associé à La Triennale 2012-Intense Proximité)
Curatrice : Claire le Restif

Un spectacle en forme d’exposition.
Une exposition en forme de spectacle.
Un récit sous forme d’images, de sons et de sculptures.
Un montage d’éléments hétérogènes construit par le spectateur.
Un décor-paysage à arpenter.
Séances est un récit prenant la forme d’un espace à la fois physique et mental basé sur des agencements de formes, d’idées, de sensations et sur l’appréhension du fragment comme principe fondamental du rapport au monde. À heure fixe et pendant une durée de 40 minutes les spectateurs sont invités à arpenter un décor-paysage plongé dans une semi-obscurité bleutée et composé de divers éléments sans organisation ni sens prédéfinis (films, sculptures, textes, sons…). Aucun sens de visite n’est privilégié, les déroulements des films et événements se superposent, produisant une forme de narration démultipliée, non-linéaire et sans chronologie fixée. À chaque spectateur de construire son propre scénario, par des méthodes d’association, de collage ou de corrélation mentales comparables à celles du montage, de l’enquête policière ou de la psychanalyse. Forme parcellaire, à la signification non prédéterminée, Séances invite à la construction d’un récit, par l’articulation d’images et d’objets hétérogènes. Les films et sculptures deviennent sources de lumière, des sculptures se retrouvent dans certains films sous forme d’accessoires, affirmant une fluidité, une porosité des médiums et de leurs usages. Le fragment est à la fois un des thèmes principaux mais également un motif et un élément structurel de Séances. Thème en ce qu’il pose et explore la notion d’incomplétude comme l’essence même de notre rapport à la connaissance, aux êtres, aux choses et aux phénomènes ; motif dans la mesure où chaque film, texte ou sculpture affiche délibérément sa nature parcellaire ; élément structurel enfin, puisque le spectateur ne peut avoir accès à l’ensemble des éléments proposés.
Ce projet a bénéficié du concours de la Fondation nationale des arts graphiques et plastiques et de celui du CNAP-Centre national des arts plastiques (soutien pour le développement d’une recherche artistique).
Le film Brouillard-Enfant, d’une durée de 40 minutes, détermine celle de Séances. Un zoom avant extrêmement lent transforme le visage d’un enfant endormi, filmé en nightshot, en une matière vidéo gris-vert complètement abstraite. Sur le mur de droite se trouve le début du texte de Gaëlle Obliegly, qu’on pouvait lire dans son intégralité dans la Bibliothèque des fragments, et aussi entendre par la bouche de Jean-Yves Jouannais dans le film Conte de feu de camp.
Vue de la salle où sont diffusés les films Les Mots-Nuits et Une partie d’Assemblée ainsi que la bande son d’Aymeric Hainaux. Au sol , un Feu de camp mikado, au mur, des textes issus de la Bibliothèque des fragments
Vue de la projection d’Une partie d’Assemblée. Au fond un Feu de camp pyramide et la Bibliothèque des fragments
Une partie d’Assemblée, 11’52, muet
La Bibliothèque des Fragments tient une place particulière : elle regroupe un ensemble ouvert de textes écrits pour l’occasion par plusieurs auteurs (Thomas Clerc, Jean-Yves Jouannais, Eric Mangion, Gaëlle Obiégly, Élise Parré, Nathalie Quintane, Michele Robecchi, Paul Sztulman) et proposés à la lecture uniquement au sein du dispositif de Séances. De la science-fiction à la compilation historique en passant par l’essai théorique, cette bibliothèque in progress est un concert de voix qui participent de la pluralité de l’expérience à l’œuvre et enrichissent son appréhension. A la fois origine et archive, cet ensemble de textes entretient l’ambigüité d’une histoire préexistante, mais dont le sens reste à construire.
Vue de la projection de Les Mots-Nuits. À droite Feu de camp mikado
Les Mots-Nuits, 4’21, muet
Vue générale de la salle où est diffusé le film Naissance du Mikado. À droite, un Corail
Spectateurs regardant Naissance du Mikado. Au premier plan, détail d’une sculpture Corail
Naissance du Mikado, 8’20, muet
Vue de la salle où est diffusés le film Conte de feu de camp et la deuxième bande son d’Aymeric Hainaux
Vue de la salle où est diffusés le film Conte de feu de camp et la deuxième bande son d’Aymeric Hainaux. Aux murs, des textes de La bibliothèque des fragments, au sol, un Feu de camp pyramide et de Cubes-Lettres
Spectateurs regardant Conte de feu de camp, assis sur des Cubes-Lettres, les mêmes que ceux manipulés dans le film Les Mots-Nuits. La sculpture autour de laquelle sont réunis les protagonistes de Conte de feu de camp était présente et allumée dans cette même salle lorsque le film n’était pas diffusé
Conte de feu de camp, 16’20
Visite filmée de Séances. Un film de Bruno Bellec, 4’52